vendredi 19 juin 2009

La côte nord marocaine

Nous voici enfin depuis quelques jours vraiment en terre marocaine, et on peut dire que c’est au-delà de nos espérances… En quelques jours, nous avons été charmés par les paysages abrupts de la côte méditerranéenne, mais surtout par l’accueil chaleureux des habitants. Mais avant de vous raconter plus en détails toutes ces belles rencontres, voici une petite vidéo, sans doute notre plus belle émotion jusqu’à maintenant, lorsque 3 dauphins ont croisé notre route et nous ont accompagnés quelques minutes en faisant de petits bonds devant notre étrave… spectacle magique pour tout le monde…



Après une semaine d’attente de vents favorables à Melilla, petite enclave espagnole sur la côte marocaine, nous sommes partis pour une navigation nocturne vers notre premier port d’entrée au Maroc où nous pouvions faire les formalités douanières : Al Hoceima. Traversée plutôt calme cette fois-ci, pas beaucoup de trafic, à part bien sûr les pêcheurs nocturnes, tous rassemblés au même endroit, au large d’Al Hoceima (au moins, on les repère de loin !) Au lever de soleil, c’est l’heure pour eux de rentrer, et en nous doublant, ils nous font signe de les suivre vers Al Hoceima, c’est de bonne augure…

On quitte Melilla tandis qu'un ferry arrive avec son flot de passagers

Et on hisse tout de suite les couleurs marocaines...

Les pêcheurs d'Al Hoceima au petit matin



Au loin, Al Hoceima
Al Hoceima est une ville d’environ 60 000 habitants, la région a été touchée par un tremblement de terre en 2004. La ville elle-même n’a pas été trop touchée grâce à la solidité des montagnes du Rif oriental qui la protègent et ont un peu « amorti » le choc, mais il y a quand même eu des centaines de morts. De nombreux travaux sont en cours pour rendre encore plus agréable et attractive cette superbe baie d’Al Hoceima encore méconnue. Le roi Mohammed VI (fils d’Hassan II) doit d’ailleurs venir se rendre compte lui-même de l’avancement des travaux cet été. Son arrivée est vraiment très attendue, il est très apprécié, et proche des gens, même les plus humbles, parait il. Nous sommes arrivés en pleine période d’élections cantonales et d’après les résultats, il y aurait eu plus de 3000 femmes élues cette année au lieu de 300 il y a 6 ans…apparemment la réforme des droits de la femme voulue par Mohammed VI porte ses fruits !




la petite île au loin est occupée par des militaires




Meeting la veille des élections

Yakayalé entouré de quelques pêcheurs

Pas encore très fréquentée par les plaisanciers, la côte méditerranéenne du Maroc ne possède pas encore de marina, à part Saïdia (à la frontière algérienne) et à l’autre bout Marina Smir (juste avant le détroit de Gibraltar) mais c’est sans doute ce qui fait sa magie… C’est donc dans les petits ports de pêcheurs que nous avons accosté et fait la connaissance de personnes aussi généreuses les unes que les autres. Dès notre arrivée, tout le monde à proximité est venu nous saluer et nous souhaiter la bienvenue… Même les autorités (douanes, police, médecins) sont sympa… on avait tellement lu de trucs sur des formalités longues, les bakchichs, etc… on redoutait un peu… mais pas de ça ici…Des jeunes, en formations sur le bateau école juste devant nous viennent directement nous voir. Il y a 5 filles à bord et elles viennent discuter avec Lydie qui était à la barre en arrivant, pour savoir comment ça se passe ne France pour piloter un bateau. Hassan, leur capitaine, va tout de suite nous prendre sous son aile, et pour toute la durée de notre séjour… c’est lui qui nous fera visiter la ville, le souk, etc… Mehdi, un autre pêcheur emmènera Richard et Julien pour une partie de pêche sur son petit bateau… Bon, peut-être après tout portons nous la poisse, puisque ce jour-là, Mehdi a eu un problème de moteur et a dû rentrer poco à poco (petit à petit) au port avant de se faire remorquer pour rentrer (et donc bien sûr, pas de poissons pêchés !). Hugo se sent comme chez lui et fait le tour des bateaux de pêcheurs… Une bande de gamins le repère avec Julien, et c’est tous ensemble qu’ils vont s’amuser à faire des sauts dans le port. En ville, les gens prennent le temps de discuter avec nous et même parfois de nous offrir le thé à la menthe, la boisson nationale…(merci à Abdel Magid…) D’ailleurs Hassan nous a fait une démonstration sur la manière de réussir un bon thé à la menthe… Depuis, nous essayons de nous améliorer ! Bref, nous ne devions rester que 2 nuits à Al Hoceima, nous y sommes restés 5…Il fallait bien qu’on prenne le temps de déguster les fameuses sardines d’Al Hoceima, les meilleures du monde, disent-ils ici !!! En parlant de poissons, toujours pas de pêche à notre actif… Par contre à Al Hoceima, le frigo n’a cessé de se remplir miraculeusement… Merci Hassan , merci Mehdi, c’est sur, nous ne manquerons pas de repasser par ici, et de conseiller la ville d’Al Hoceima !







Notre ami Hassan

Et notre ami Mehdi


Un autre ami pêcheur...
Et notre amie mouette...

La bande de copains...

Les enfants ramènent des oursins pour Hugo

Concours de saut pour Julien...


Et la pause goûter pour tout le monde...


Les adieux à Hassan

C’est donc le cœur lourd et plein de souvenirs que nous partons pour découvrir la suite… Cala Iris, que beaucoup nous avait conseillé… encore un petit port de pêche, mais cette fois-ci, pas de ville à côté… rien que les montagnes qui nous entourent et quelques bâtiments qui abritent les autorités (eh oui, les formalités sont faites dans chaque port, on nous prend même la température souvent, aucun risque d’attraper la grippe A sans le savoir ici !) aussi la coopérative des pêcheurs et 2 ou 3 cafés/ restos où l’on déguste… sardines et thé à la menthe, bien sûr !!! Ici c’est avec Uutman qu’on va se lier d’amitié et passer quelques temps… il va même nous arranger le coup avec son voisin qui tient un des cafés pour qu’il nous cuisine les poissons offerts par Hassan et Mehdi le jour de notre départ d’Al Hoceima…Incroyable ! Mehdi, ton gros poisson a fini dans notre assiette en tajine… (et surtout une aubaine pour Lydie qui n’aura pas la vaisselle à faire !!!) Le soir nous assistons au départ de tous les pêcheurs qui partent tous en même temps au coucher de soleil, activité intense autour de nous… et bien sûr, au lever du soleil, c’est l’activité inverse qui nous réveille…





Les petits bateaux pour la pêche au lamparo


Nous décidons cette fois de ne pas nous laisser prendre par le temps, et nous arrivons quand même à repartir dans l’après-midi pour progresser jusqu’à El Jehba. C’est un petit village de pêcheur où aucune rue n’est goudronnée, mais où l’on trouve tout ce qu’il faut pour se ravitailler. La rencontre du jour, ou plutôt du soir sera sans doute Abdul le pêcheur et Mohammed, un « phénomène » local… Très doué pour les études, il a passé son bac puis est parti en Belgique pour continuer des études supérieures, il parle couramment l’arabe, le français, l’espagnol, le flamand, l’anglais et même le gaélique… Il travaille au port, est président d’une association qui aide les jeunes d’ici, et à ses heures perdues est surtout un grand poète (dans toutes les langues, et publié). Nous n’avons passé qu’une courte soirée avec eux, donc pas de photos à vous proposer… (enfin, pour Richard c’est plutôt la nuit qui fut très courte… lui a du connaître en quelques heures la moitié du village !!!) Et la surprise du matin, en ouvrant le frigo pour prendre le lait du p’tit dej… poisson à volonté !!!



Au petit matin, nous sommes entourés par la brume, mais nous décidons de partir quand même, ici c’est assez fréquent de toute façon, et l’étape d’aujourd’hui est assez longue… Navigation au radar donc, pour quelques heures… Mais de toute façon les pêcheurs sont déjà tous rentrés pour la plupart. !!!Nous visions le petit port de M’diq, mais malheureusement on nous fait signe qu’il n’y a pas de place pour nous et on nous conseille la Marina Smir à 4 miles. Ici, pas du tout la même ambiance.. pas de pêcheurs, une vraie marina, avec même des yachts de luxe… on fait presque un peu tâche au milieu… Nous comptions rester au moins 2 jours à M’diq pour prendre le temps d’aller visiter Tétouan situé à quelques kilomètres. Mais à Marina Smir, pas de bus, il faut emprunter les taxis. Pas de vrai village, juste des résidences de tourisme et des restaurants… nous ne prendrons même pas le temps ‘aller y faire un tour (puisqu’arrivés trop tard et obligés d’attendre le retour des autorités déjà rentrées à la maison…) Le matin, mauvaise surprise pour Lydie qui attendait impatiemment une « vraie » douche depuis une semaine… l’eau est froide dans les sanitaires femmes… nous repartons dare-dare pour choper les courants d’entrée dans le détroit de Gibraltar et surtout trouver un port moins cher…

Marina Smir
Nous sommes donc maintenant à Ceuta, encore une enclave espagnole, à l’entrée du détroit, juste en face de la ville de Gibraltar. Il parait qu’on peut voir l’Espagne en face d’ici, mais les brumes de chaleurs sont tellement fortes que c’est impossible en ce moment… Nous prenons un peu de temps pour visiter la ville, mettre à jour le blog, et refaire la provision de jambon et chorizo espagnol, évidemment... Nous reprendrons sans doute notre route vers Tanger ce dimanche, où nous laisserons le bateau pour quelques jours pour nous rendre enfin jusqu’à Tétouan, et ensuite Casablanca pour accompagner Julien qui rentre en France pour passer son épreuve du Brevet. Rendez-vous donc dans quelques jours pour les photos de Ceuta / Tanger / Tétouan…
En attendant, vu l’heure déjà avancée, les enfants devant être tous couchés, quelques photos cochonnes pour terminer…(eh oui, qui dit ports de pêcheurs, dit pas de douche, il faut donc aller aux bains publics ou faire avec les moyens du bord…)


















































1 commentaire:

Anonyme a dit…

RENDEZ NOUS FLIPPER !!!!!
oh la la... trop cool les images...j'ai un peu de place dans ma baignoire..j'veux l'même ! allez soyez pas chien c'est bientôt mon anniv'!
au fait vous serez où Lydie pour ton "happy birthday"?
des bisous...
Carole et Bertrand